La mérule est un champignon virulent qui vide le bois de sa substance. Elle a la faculté de tout détruire sur son passage ce qui peut mener jusqu’à l’effondrement d’un immeuble ! Que faire si votre habitation est touchée par celle-ci ? Est-ce au propriétaire ou au locataire à payer les frais d’éradication ?
La mérule est un champignon qui se distingue par une substance duveteuse et blanche qui se propage sur toutes les surfaces, mais principalement sur les matériaux riches en cellulose, à commencer par le bois. Pour se développer, elle tire de très minces filaments de mycélium et avance petit à petit à la surface de sa victime. Ces filaments peuvent mesurer plusieurs mètres de longueur. Une fois bien fixée sur le bois, la mérule pénètre au cœur de celui-ci et s’en nourrit. En outre, elle a la faculté de traverser la brique et bien d’autres matériaux ce qui la rend redoutable car capable de s’étendre rapidement et de manière globale.
Pas n’importe où
La mérule ne se développe pas partout. En effet, elle a besoin qu’une série de conditions favorables soient réunies pour vivre et se développer :
- un fort taux d’humidité (supérieur à 25 %),
- une température stable tournant autour de 20°,
- une atmosphère confinée avec peu voire pas de déplacement d’air
- et, enfin, de l’obscurité.
En d’autres termes, un bâtiment sain qui est entretenu et ventilé a peu de chances de voir la mérule se développer en son sein.
Qui doit payer ?
Si le bâtiment touché par la mérule est habité et que le champignon ronge un élément porteur de la structure de l’immeuble, celui-ci est alors qualifié d’inhabitable, la mérule menaçant la stabilité du bâtiment. C’est pour cette raison qu’elle est régulièrement surnommée “le cancer du bâtiment” par les professionnels de l’immobilier.
Au contraire de la France, en Belgique, les compagnies d’assurance couvrent les dommages causés par la mérule. En tant que locataire, la première chose à faire est bien entendu de prévenir le propriétaire de l’immeuble impacté. Si les dégâts ont une origine structurelle, mais ont été aggravés parce que le locataire a tardé à prévenir son propriétaire, le premier risque de devoir indemniser le second. Le locataire a en effet l’obligation d’informer le propriétaire rapidement en cas de problème.
Autre bon réflexe : prendre rapidement contact avec sa compagnie d’assurance. Transmettez un maximum d’informations à celle-ci afin qu’elle puisse constituer un dossier avec l’aide d’un expert qu’elle désignera. Si dans la majorité des cas, la mérule est un problème qui incombe au propriétaire, il est aussi possible que l’expert détermine que la faute est dans le chef du locataire, dans le cas par exemple d’une aération insuffisante des locaux touchés. Dans tous les cas, que vous soyez propriétaire ou locataire, n’hésitez pas à solliciter une contre-expertise afin de vous assurer de la justesse de la première analyse.