Face aux décrochages d’onduleurs de panneaux photovoltaïques en Wallonie, la Cwape propose d’indemniser les prosumers d’un montant de 55 € par an pour une installation moyenne. Un montant jugé ridicule par les défenseurs des propriétaires de panneaux solaires.
En juin dernier, le ministre wallon de l’Énergie, Philippe Henry (Ecolo), avait chargé la Cwape (le régulateur wallon des marchés de l’électricité et du gaz) de rédiger un avant-projet de proposition de décret organisant l’indemnisation des prosumers victimes de décrochages d’onduleur, en attendant que le réseau de distribution puisse être adapté au boom du photovoltaïque.
Selon le document que nos collègues de L’Écho ont pu consulter, il est proposé de mettre en place une indemnisation forfaitaire annuelle par les gestionnaires de réseaux de distribution aux propriétaires “subissant une limitation d’injection de leur installation causée par une congestion locale sur le circuit du réseau basse tension”. Selon le calcul développé par la Cwape, cette indemnité se monterait, pour une installation moyenne, à environ 55 € sur une base annuelle (12,31 € par kWe selon les chiffres du premier semestre 2023).
Pour BeProsumer, l’association de défense des propriétaires de panneaux photovoltaïques, c’est trop peu, précise L’Echo. Interrogé au Parlement wallon, Philippe Henry a fait savoir qu’il avait reçu la proposition de la Cwape et que son cabinet était occupé à l’étudier. Sans confirmer ni infirmer ce montant moyen de 55 €, le ministre écologiste a indiqué que le système d’indemnisation ferait l’objet de discussions au sein du gouvernement wallon. Il devrait bel et bien s’agir d’une indemnité forfaitaire dépendant de la capacité photovoltaïque installée et des prix de l’électricité. Par ailleurs, la Cwape a prévu que l’indemnité soit majorée si le problème de décrochage perdure.
Enfin, pour Philippe Henry, l’accent doit être mis sur la résolution des problèmes, plutôt que sur ladite indemnisation. Le ministre wallon de l’énergie veut pointer la responsabilité des gestionnaires de réseaux de distribution. C’est donc Resa, Ores et autres qui devraient payer ces indemnisations sans pouvoir répercuter ces coûts en augmentant leurs tarifs de distribution… De quoi, on s’en doute, faire bondir les opérateurs concernés !