Les temps changent pour la villa 4 façades : entre coûts exorbitants et impacts environnementaux, quel est le sursis pour ce type de maison ?
Pendant des décennies, la villa 4 façades a incarné le rêve belge : un jardin, une maison spacieuse sans voisins immédiats et un certain sentiment de liberté. Mais aujourd’hui, ce rêve semble s’éloigner. Autrefois prisée, cette forme d’habitat perd progressivement de son attrait. La Flandre et la Wallonie voient les nouvelles générations se détourner de ce modèle, jugé trop coûteux et peu durable. Et le couperet légal viendra de toute façon y mettre un terme…
Le coût d’un rêve devenu impayable
La flambée des prix de l’immobilier et de l’énergie rend la construction ou l’achat d’une villa 4 façades, inaccessible pour beaucoup. Au premier trimestre de l’année 2024, le prix médian d’achat d’une telle maison atteignait 372.000 euros ! Autant dire une somme inatteignable pour les jeunes ménages, qui se tournent désormais vers des logements plus abordables, souvent en zones urbaines ou périurbaines. , privilégiant les maisons mitoyennes ou les appartements. Un nombre croissant de promoteurs préfèrent d’ailleurs se détourner de ce modèle. D’autant qu’à l’usage, une maison 4 façades se révèle bien plus onéreuse : il n’y a pas les voisins pour vous maintenir au chaud ! Toutes les façades sont en effet exposées aux éléments naturels !
Un modèle écologiquement insoutenable ?
Outre son coût, la villa 4 façades est critiquée pour son impact environnemental. L’étalement urbain qu’elle génère nécessite des infrastructures coûteuses (pour amener l’électricité, l’eau et évacuer cette dernière, notamment) et engendre des problèmes de mobilité (construction de routes, problématique des transports en commun souvent désertés) De plus, ce type de logement consomme davantage de ressources, tant en termes de foncier que d’énergie. Plus d’espace bâti, c’est moins d’espace agricole ainsi qu’un risque accru d’inondations.
Quel avenir pour ce modèle?
Face à ces défis, les gouvernements régionaux de Flandre et de Wallonie ont pris des mesures pour freiner l’artificialisation des sols. D’ici 2040 en Flandre et 2050 en Wallonie, il ne sera plus possible de construire sur des terrains vierges. Cela laisse évidemment encore un peu de marge, la villa 4 façades ne va donc pas disparaître subitement de tous les catalogues des constructeurs. En effet, ce type de maison reste toujours fort recherché, mais les contraintes légales et techniques risquent fort de réserver ce type de constructeur à une clientèle plutôt aisée.