Une action citoyenne composée d’architectes et d’ingénieurs se sont penchés sur le sacro-saint certificat PEB et sa supposée efficacité… Et leurs conclusions méritent d’être lues !
Le PEB : une mesure déconnectée des réalités
Pour rappel, le certificat PEB (Performance Energétique des Bâtiments) évalue les logements selon leur consommation énergétique théorique en kWh/m². Mais selon des études, cet indicateur ne reflète pas les consommations réelles : on en veut pour preuve une analyse sur 50.000 logements à Amsterdam qui montre que l’amélioration des scores PEB n’entraîne pas une baisse significative de la consommation énergétique réelle !
Ce décalage est lié aux comportements des occupants ainsi qu’aux limites des modèles utilisés. Par exemple, des choix d’utilisation (fenêtres ouvertes en hiver, thermostat élevé) influencent davantage la consommation qu’un score PEB optimal.
Des conséquences sociales préoccupantes
L’impact social du PEB est alarmant. L’obligation d’améliorer les catégories énergétiques des logements peut entraîner des hausses de loyers, excluant les ménages modestes. Pour les propriétaires ne disposant de grosses rentrées financières, l’obligation d’un PEB performant, telle que voulue par le gouvernement bruxellois, peut signifier une vente forcée à un prix sans doute raboté ! Et il faut bien le dire : ces économies attendues sur les charges énergétiques compensent rarement ces augmentations. Et bien entendu, les logements PEB faibles (classes F et G) sont souvent occupés par des ménages précaires, qui deviennent de facto les cibles principales de rénovations coûteuses !
Un système perfectible
Le PEB favorise des solutions d’isolation standardisées sans toujours considérer les impacts environnementaux des matériaux ou les spécificités des bâtiments anciens. Une analyse plus fine, incluant des cycles de vie des matériaux et des usages réels, s’impose, à en croire ces experts ! Pointons également le critère unique : l’indice kWh/m² ne prend pas en compte la taille ni le nombre d’occupants d’un logement ! Et cela peut faire une colossale différence !
Bon pour la poubelle ?
Pour être véritablement efficace, la politique énergétique européenne doit repenser le PEB. Encourager des pratiques adaptées à chaque situation et mieux considérer les aspects sociaux et écologiques seraient un pas vers un futur plus durable et équitable, selon le rapport. Et nous avouons platement être bien d’accord : chauffer un bâtiment super isolé à 23 degrés est souvent bien moins vertueux qu’une maison F ou G à 18 degrés !