L’accessibilité financière au logement est gravement menacée en Wallonie, s’inquiète la Confédération Construction wallonne (CCW).
En effet, selon la CCW, il est "impératif" de préserver un cadre favorable à la création de logements financièrement accessibles, "surtout que les prix de l’énergie et des matériaux de construction continuent à grimper et que la remontée des taux d’intérêt pénalisera emprunteurs et investisseurs". Elle préconise de prendre différentes mesures visant à maîtriser les coûts de construction et à soutenir l’offre globale de logements de qualité, indispensable pour contribuer à contenir la hausse des prix.
Des prix qui grimpent et n’en finissent
La "flambée des prix" du marché immobilier des dernières années s’est encore renforcée en 2021, tandis que 2022 s’annonce, selon les banques, encore et toujours en hausse. Les ménages wallons ont dès lors réduit la taille de leur projet (terrain et maison), opté pour la formule appartement (dont la part a fort augmenté en 20 ans), ou -plus préoccupant- se rabattent vers le marché secondaire (acquisitif ou locatif), "accroissant la demande et donc les prix des biens existants modestes et souvent vétustes", relève la Confédération.
Une pénurie de biens abordables et de qualité
Plutôt que numériquement, la pénurie de logements en Wallonie se marquerait surtout sous l’angle qualitatif, à savoir pour des logements abordables, salubres et énergétiquement efficients, estime Francis Carnoy, directeur de la CCW.
Les solutions de la CCW
La Confédération wallonne préconise des mesures pour maîtriser les coûts de construction. Parmi elles, il y a un meilleur étalement dans le temps des nouvelles contraintes de performance énergétique imposées au neuf. Mais aussi encourager le renforcement de l’offre industrielle (européenne) de matériaux et produits de construction et la recherche et l’utilisation de produits et matériaux alternatifs (locaux et/ou durables), qui devront être compétitifs, "quitte à les subsidier temporairement".
Rénovation du parc existant
Il faut, par ailleurs, soutenir l’offre globale de logements de qualité, souligne la CCW. Cela, entre autres, en encourageant la rénovation et la remise sur le marché des logements inoccupés via des incitants adéquats ou en favorisant le renouvellement du bâti trop vétuste via la pérennisation de la TVA réduite sur la démolition-reconstruction, qui permet la densification du bâti.
Il faut également rendre la fiscalité immobilière plus incitative à la création de logements performants et abordables (plutôt qu’à la simple mutation de biens), sans oublier le développement de partenariats public/privé innovants pour la création de logements performants accessibles aux ménages modestes, propose la Confédération.
Elle suggère enfin d’accélérer les programmes de rénovation énergétique des logements et de "dynamiser" la politique d’urbanisme dans les villes et villages, en accélérant notamment l’octroi des permis et en renforçant l’attractivité résidentielle par la requalification des espaces publics, voiries, friches, parcs, bâtiments publics, éléments de patrimoine, etc.