La RTBF, dans son émission “Investigation à La Une”, a mis le PEB à l’épreuve. Lors de l’expertise d’un même appartement, cinq certificateurs ont remis cinq résultats différents… De quoi remettre en cause la fiabilité du certificat PEB.
Une fois encore, la Belgique fait fort ! En effet, entre trois communes voisines (Waterloo en Wallonie, Rhode-Saint-Genèse en Flandre et Uccle en Région bruxelloise), les procédures PEB sont régies par trois réglementations distinctes, désignant chacune des acteurs différents.
Le PEB est successivement abordé par des auditeurs, des conseillers et des certificateurs, chacun d’entre eux devant être en possession d’un agrément dans les trois régions, soit 9 professionnels pour traiter de la même matière ! La disparité entre les réglementations, la différence d’indice PEB pour un bien identique, les méthodes de calcul différentes entre les trois Régions sont un véritable casse-tête pour les professionnels de la construction depuis l’instauration de la réglementation PEB.
Mais il y a mieux !
En effet, au-delà de la complexité institutionnelle de notre pays, la RTBF, dans son émission “Investigation à La Une” a décidé de mettre le PEB à l’épreuve. Et les résultats sont plus qu’interpellants. En effet, lors de l’expertise d’un même appartement, 5 certificateurs ont remis 5 résultats différents ! De quoi sérieusement remettre en cause la fiabilité du certificat PEB qui, pour rappel, a été conçu initialement pour comparer des logements sur une base théorique. Sauf qu’aujourd’hui, les autorités publiques veulent utiliser celui-ci pour contraindre les citoyens à rénover leur logement… le tout sur une base manifestement bancale !
Vers une perte de légitimité
Pour rappel, ce certificat va servir à sanctionner les propriétaires de passoires énergétiques. C’est déjà le cas en Flandre où depuis le 1er janvier, les nouveaux acquéreurs doivent atteindre le label D dans un délai de 5 ans après l’achat ! En Wallonie et à Bruxelles, les échéances ne sont pas encore clairement fixées mais elles sont en approche.
Au sud du pays, on devrait commencer en 2026 avec des tranches de 5 ans comme en Flandre. L’objectif final sera le label A en 2050.
À Bruxelles, à partir de 2033, les passoires énergétiques (labels F et G) seront interdites. Dix ans plus tard, tous les logements devront atteindre le label C ! Des échéances qui font l’objet de négociations et qui devront être validées dans les mois à venir. Mais on s’oriente clairement vers un outil de plus en plus contraignant alors qu’il n’est manifestement pas fiable.
Des travaux inutiles ?
Si on poursuit sur cette voie, le certificat PEB risque de pousser bon nombre de citoyens à effectuer des travaux alors que ce n’est pas forcément nécessaire ou du moins pas légitime au regard de la consommation d’énergie. Dès lors, ne serait-il pas plus objectif que l’on puisse produire nos factures énergétiques pour démontrer la réalité des consommations d’un logement ? Pourquoi sanctionner des citoyens qui, dans la réalité, occupent un logement qui émet peu de gaz à effet de serre ? C’est là toute la limite d’un système que les écologistes tentent d’imposer aux quatre coins du pays. Une chose est certaine, avant de le faire, il faut revoir d’urgence la fiabilité du certificat PEB afin qu’il devienne un reflet plus fidèle de la performance énergétique des bâtiments, sous peine de perdre toute légitimité auprès du citoyen…