Lorsque l’on parle chauffage, les pompes à chaleur occupent le haut de l’affiche des politiques énergétiques… Pourtant, d’autres solutions continuent de tracer leur route plus discrètement…

Le bois et le pellet, notamment, conservent leurs adeptes et leurs arguments : prix stables, production locale, et complémentarité avec les systèmes électriques. A l’heure d’écrire ces lignes, le sac de pellets de 15 kg se vend entre 5 et 7 euros. Un prix resté quasiment inchangé depuis un an, bien loin des flambées de 2022 ! Une stabilité appréciable et qui l’est sans doute davantage face au mazout ou au gaz naturel. Mais l’intérêt n’est pas qu’économique…
Le pellet, un combustible local et rationnel
La Belgique, et surtout la Wallonie, produit davantage de pellets qu’elle n’en consomme. Ces granulés sont issus des résidus de scieries, principalement d’épicéas issus de forêts gérées durablement. Autrement dit, une énergie circulaire, produite chez nous, qui limite la dépendance aux marchés extérieurs.
Mais le secteur du bois-énergie doit encore corriger certaines perceptions erronées. Beaucoup associent encore chauffage au bois et pollution aux particules fines, alors que les appareils récents affichent des rendements élevés et des émissions bien moindres. « Ce que les autorités veulent interdire, ce sont surtout les vieux poêles ou les feux ouverts », rappelle Jean-François Sidler, président de la Febhel, dans les colonnes du Soir. Les technologies récentes ont largement progressé : si elles ne font évidemment pas de miracles, elles n’en restent pas moins suffisantes pour réduire sensiblement l’impact environnemental.
Deux modes d’énergie qui peuvent cohabiter
Opposer pro-électricité et pro-bois n’a pas beaucoup de sens, estiment les professionnels du secteur. Ces deux énergies ne sont pas concurrentes mais complémentaires : dans plusieurs pays nordiques, on combine couramment pompe à chaleur et chauffage au bois. L’un assure une chaleur constante, l’autre un appoint rapide en cas de grand froid. Ce type de combinaison peut aussi contribuer à désaturer le réseau électrique lors des pics de consommation, un enjeu qui ne cesse de croître !
Des coûts maîtrisés, mais variables
Côté facture, les chiffres parlent d’eux-mêmes. D’après Wikipower et Valbiom, le bois reste le système le plus économique pour un ménage moyen, avec environ 1.460 € par an, contre 1.630 € pour le mazout et 1.655 € pour le gaz naturel.
Mais le coût n’est pas tout. Le bois demande un entretien régulier, un espace de stockage, et une certaine discipline : bûches sèches (moins de 20 % d’humidité), allumage inversé pour limiter la fumée, et ramonage annuel pour la sécurité et le rendement. Le pellet est plus simple d’utilisation (d’autant que l’allumage peut être programmé à distance), mais il nécessite lui aussi un entretien très régulier et un espace pour stocker vos sacs de pellets !
Un équilibre à trouver, pas un vainqueur à désigner
Entre incitations publiques et nouvelles réglementations, il faut bien avouer que la transition énergétique avance parfois à coups de slogans. Pourtant, la réalité est plus nuancée : le tout à la pompe à chaleur rappelle un peu le « tout à l’électrique » pour l’univers des véhicules particuliers. Un choix très orienté, qui peut éteindre des alternatives pourtant très valables !
Le bois et le pellet conservent des atouts locaux indéniables, tout en restant perfectible sur le plan environnemental. Les pompes à chaleur, elles, s’inscrivent dans une vision électrique d’avenir, mais dépendent d’un réseau et d’une production parfois sous tension. Le futur du chauffage belge pourrait bien être hybride : un peu d’électricité, un peu de bois, et beaucoup de pragmatisme.