Il nous en parlait il y a peu lors d’une vidéo du rendez-vous des proprios, Georges-Louis Bouchez relance l’idée d’un fichier des… locataires mauvais payeurs !

Le président du MR a récemment relancé une proposition sensible : la création d’un fichier des locataires mauvais payeurs, destiné à informer les propriétaires avant de louer un bien. L’objectif affiché est clair : mieux protéger les petits propriétaires confrontés à des loyers impayés ou à des dégradations.
Dans l’esprit de son auteur, il s’agit de corriger un déséquilibre. Le débat public, selon lui, se concentrerait trop sur la protection des locataires, au détriment de ceux qui mettent un bien en location. Une position assumée, mais qui, on l’imagine, est loin de faire l’unanimité.
Vie privée et cadre légal : terrain miné
Derrière la formule percutante se cachent des questions lourdes : respect de la vie privée, protection des données, critères d’inscription, droit à l’oubli… Autant de points sensibles qui rendent l’idée juridiquement complexe. Même ses partisans reconnaissent que la comparaison avec la centrale des crédits bancaire a ses limites. Ici, il ne s’agirait pas de prévenir le surendettement, mais bien de signaler des comportements jugés problématiques, avec le risque d’exclure durablement certains profils du marché locatif.
Un accueil très tiède au sein du MR
Fait notable : l’idée ne provoque pas d’élan enthousiaste dans les rangs libéraux, rapporte Sudinfo. Certains doutent de l’efficacité réelle du dispositif, d’autres craignent un effet boomerang, avec l’apparition d’un fichier des mauvais propriétaires en parallèle. En Wallonie, la réflexion se concentre plutôt sur les logements publics, avec des dispositifs ciblés et encadrés, loin d’une liste noire généralisée.
Les locataires montent au créneau
Côté syndicats de locataires, le rejet est frontal. José Garcia, du Syndicat des locataires, qualifie la proposition de « totalement absurde ». « Un fichier des mauvais locataires ne réglera rien. La grande majorité des locataires paient leur loyer. Le vrai problème, ce sont les loyers trop élevés », affirme-t-il dans les colonnes de nos collègues.